All we are is broken glass ★
Si je n’ai que cette vie à vivre, même si c’est pour un court instant, je préférerais briller de mille feux et m’évanouir dans l’éther comme les feux d’artifices une nuit étoilée.


Enjouée, bruyante et extrêmement maladroite. Tu es comme une bouffée d’air pour ton entourage. Ton entrain allège les cœurs et redonne le sourire. Ta simplicité séduit et ton entêtement désarçonne plus d’un. Tu dis oui quand les autres disent non. Et tu fais quand d’autre te l’interdit. Tu passes ton temps à contredire. Tu passes ton temps à contourner les règles. Assouvir ta curiosité, repousser les limites et surtout, te sentir libre. Te sentir vivant. Tu ne redoutes pas les blessures, bien au contraire, les cicatrices qu’ils te restent ressemblent à des trophées à tes yeux.
Tu n’as pas honte de ta nature, mais tu n’iras pas jusqu’à la révéler. Tu peux manquer de prudence, mais tu es loin d’être une imbécile. Douée, tu retiens vite sans trop d’effort et surtout, tu t’adaptes vite. Le sérieux n’est pas une facette très courante, mais tu es difficile a déconcentré. Une fois que tu as quelque chose à l’esprit, impossible de te l’ôter.
Spontanée, honnête, tu souris sans cesse. Tu aimes de façon inconditionnelle et tu éprouves le besoin d’aider les autres ; leur bonheur fait le tien. Parfois, tu peux te montrer trop possessive, jalouse et rancunière. Qui aime bien châtie bien et œil pour œil, dent pour dent semblent te convenir. Loin des pour être heureux, vivons caché.

La guerre a réveillé des démons que tu croyais endormis, ils sont une source de tourment sans fin, eux qui n’étaient au départ que des ombres vagues et amorphes ont soudainement pris forme. Solitude, désespoir, incompréhension, leur visages sont multiples et des effrayants. Tu t’efforces de sourire et de rire mais tes forces te quittent, cette lutte interne t’épuise. Tu es au bord d’un précipice sans aucune main pour te secourir. Alors tu te raccroches aux souvenirs les plus heureux dans l’espoir d’y puiser un peu de force, mais ils se dissipent comme l’onde sur l’eau trouble. Tu sembles être la seule à t’en remémorer et surtout, à les chérir.  Ils te blessent, t’écorchent vive mais tu endures. Un jour ils comprendront.
Mais toi, tu ne te comprends plus.


Ceux qui la connaissent le savent. Nevaeh a changé.
Personne n’arrive à mettre le doigt dessus, la seule chose qui dérange est son sourire. Elle sourit toujours mais on a l’impression qu’elle va pleurer. On s’y habitue difficilement, mais on finit par y arriver.

En vérité, tu te sens mal à l’aise. Tout te semble si faux.
Comment peuvent-ils sourire avec autant d’insouciance ?
Ils ne sont pas comme toi.

Tu étouffes.

       



c'était salement romantique ★
«  Jouons à cache-cache, cache-toi bien et ne bouge pas jusqu’à que j’arrive. Dépêche-toi, tu as vingt secondes » l’enfant s’exécuta, sourire aux lèvres. Elle se cacha au fond d’un placard, entre des vêtements, gardant contre elle l’ours en peluche que ses parents lui avaient offerts le noël dernier. Elle attendit patiemment sans bouger et finit par s’endormir. Ce qu’elle ignorait en revanche, c’était que le cauchemar avait commencé bien avant.

« Souviens-toi, ne leur fait pas confiance. Ils te trahiront. » Sa voix brisée s’étrangla sous l’effet de la rage, une colère longtemps ravalée, une haine qui avait le temps s’était transformée en une rancune tenace que le temps ne pouvait déraciner. Dans son regard éteint, s’illuminait des lueurs mordorées si on y faisait attention, jamais il ne pourrait leur pardonné, jamais de son vivant. Il ramène contre lui, l’enfant paisiblement endormi. Avec une tendresse insoupçonnée malgré sa carrure gargantuesque, il lui caresse avec une infinie douceur ses cheveux bruns sous le regard désolé de la vieille femme à ses côtés. « Il te faut oublier… » Elle se tait en voyant se raviver l’animosité dans le regard de son mari.  Une hostilité qui laissa place à la douleur, à la tristesse.  Doucement, elle s’avance vers lui et l’enlace tendrement. «  Je sais, mais la vengeance ne les ramènera pas. Elle est tout ce qui nous reste d’eux. Notre fils… », Sa voix tremble et une larme rempli d’amertume roule le long de sa joue.  Son fils unique et leur belle-fille, tués par des sorciers alors qu’ils étaient en vacances. Elle aussi devait apprendre à leur pardonner, même si cela lui était difficile. Leur seul crime était d’être ce qu’ils étaient, des loups-garous.

« Dois-je vraiment y retourner ? » tu détestais aussi longtemps que tu t’en souviennes, toutes les nuits que tu avais passé dans ce sous-sol. Une fois chaque mois, ton grand-père aidé par des domestiques t’y enfermait, le souci n’était absolument pas décoration un poil glauque – les murs profondément entaillés ou la compagnie présumée de rats que tu n’avais jamais réussi à voir – mais le réveil. Se réveiller avec des courbatures atroces le long du corps, se réveiller fatiguée, sans aucun souvenir de la nuit précédente. Se réveiller parfois blessée, se réveiller sans aucun vêtement sur soi.
Se réveiller en ayant peur de s’endormir la nuit suivante.

À plusieurs reprises, tu as vu des gens se courber face à l’enfant que tu étais. Ta lignée est ancienne et très respectée parmi la communauté que formait les loups-garous. Ils disaient que ton sang était des plus purs, ils disaient beaucoup de chose mais tu ne ressentais qu’une chose, le poids de leur attente.

Lentement ils t’étoufferaient.

Ils te tueront aussi. Ils te disaient et le répétaient tout le temps, alors tu es naturellement venue à les détester. Papa, maman. Ces mots n’étaient que des sons creux et pourtant, quand tu entendais ses mots, ton cœur se serrait. Tu te sentais infiniment seule. Seule et rejetée.

Poudlard. Le jour où tu as mis les pieds dans l’express, ta vie a changé.
On te remarquait pour tes rires qui résonnaient dans les couloirs, ta simplicité et tes retards répétitifs qui faisaient sourire tes camarades mais rarement les professeurs. Pourtant, tu étais une élève brillante, juste qu’il fallait te pousser pour que tu t’y mettes. Où que tu ailles, tu finis toujours blessée à la fin de la journée ; genoux écorchées, bleus sur les bras ou encore un œil en moins (rien de grave, heureusement). Ta maladresse disparaissait dès que tu enfourchais ton balai pour survoler le terrain de quidditch.  
Ta scolarité fut mouvementée mais jamais tu ne t’étais ennuyée.  Diplômée, tu te dirigeais vers une carrière d’Auror. Tu menais la vie que tu souhaitais, du moins jusqu’à que la guerre ne fasse ses ravages.

Tu te souviens des disputes dans la salle à manger. Des assiettes qui volaient, des cris qui ressemblaient à des hurlements sourds. Tu avais changé, ils ne te reconnaissaient pas. Ils te regardaient avec dégoût, toi qui parlais de paix et tolérance. La guerre les faisait  trembler de joie alors qu’elle te faisait trembler de peur. Ils voulaient du sang, ils réclamaient justice pour tous les sévices qu’ils avaient subis eux et leur ancêtre. Ils. Ta famille.

La pleine lune. Blanche comme la neige, comme le lys. Elle était si belle, si pure alors que toi, au sol, les mains tâchées de sang, tu l’observais. Et quand elle disparut, tu repris forme humaine.  Sur ta peau fleurissait des camélias d’un rouge vif, et à tes pieds, des cadavres. Parmi eux, tu reconnais un visage.

Roule sur ton visage une perle.
Elle scelle tes lèvres et emportera les secrets.

Ton innocence.