i'm blonde, i'm skinny, i'm rich, and i'm a little bit of a bitch ★
Généralement, on dit de moi que j'suis loin d'être heureux. C'est vrai, l'une des choses que l'on retient en regardant le laotien de loin, c'est qu'il est loin d'être heureux. Aucune expression joyeuse, zéro sourire ; si il est heureux, il ne le montre pas. Pas par non envie, mais pas.. impossibilité ? Il y a des choses qu'il n'aime pas faire ; et perdre son sérieux en fait partie. Si il se met à rire, à sourire, ou à dire une stupidité - certes légère - il aura honte, se cachera, ou je ne sais quoi. Il n'aime juste pas ça, s'exprimer, sourire, rire, déconner avec ses amis - c'est un garçon très studieux. Si vous lui proposez de partir en soirée, ou bien de réviser son dernier cours de botanique... Il choisira la botanique, sans hésiter.
Ils disent aussi que j'obéis trop. Il suffit juste de lui demander de vous rendre un service, et il se pliera en trois - voire quatre, ha ha. C'est un garçon très docile et très obéissant - et cela ne vient pas de son éducation. Bien entendu, si il obéit, ce n'est pas gratuitement. Sachez que si il accomplit une tâche à votre place, vous devrez lui rendre un service en retour, ou mieux, le payer - mais ce n'est que très rare, uniquement quand il lui manque quelque chose dans une de ses collections. Oh, car oui, Makaio est collectionneur. Pas que de timbres ; de plantes, d'objets en tout genre. Les rares choses que vous trouverez dans ses affaires personnelles, hormis des livres, seront des collections.... en tout genre.
Par contre, ils n'aiment pas mon humour. L'humour de l'Animagi est.... Spécial. Un mélange sournois d'humour noir et de mauvaises blagues. Insupportable pour certains, captivant pour d'autre, les avis divergent. Rien n'est sûr. Hormis une chose, que Makaio s'avoue - à lui-même. Il n'est pas très gentil, comme garçon. Il a des répliques et n'hésite pas à envoyer chier. Certes, il est docile, mais ce n'est pas pour autant qu'il se laisse piétonnier par des pauvres gueux - jamais.  
Ils ne s'approchent pas de moi, c'est moi qui viens à eux. C'est le point maître de son caractère, j'ai envie de dire. Makaio n'aime pas n'importe qui - il choisit ses amis, et non l'inverse. Et si ce n'est pas facile de l'approcher, c'est aussi parce qu'il a tendance à.. Se renfermer sur lui-même ? Les histoires de quand il était gosse lui remontent souvent en tête ; la peur d'être abandonner est sans doute sa phobie, et il n'aime pas faire confiance à autrui. Vous l'aurez compris, il est méfiant- très méfiant. Il a tendance à observer avant de parler. Ce n'est pas pratique quand vous vous décidez à lui parler, et qu'il vous ignore.
Mes amis disent de moi que je suis parfait. Pas parfait du sens "ohlala, zéro défaut, t'es trop beau". Eh, non. Ils disent de lui qu'il est parfait pour être un ami. Pourquoi ? Parce que Makaio est une personne de confiance, qu'il gardera tout ce que vous lui dîtes, peu importe l'ampleur du sujet. Il n'est pas très bavard avec les inconnus, de toute manière - parce qu'il n'aime pas se donner en spectacle.  Il vous aidera en cas de besoin, il sera toujours là pour vous, et les services qu'il vous rendra seront gratuit, sans retour attendu. N'est-ce pas beau ?
Et certains disent que je suis timide. Loin de là, ils se trompent. Makaio n'est pas timide, pas du tout. Il n'aime juste pas s'exposer, montrer aux autres ce qu'il sait faire - il ne sait pas vraiment parler en public, il n'est pas un bon orateur. Il peut zozoter ou bien bégayer- et croyez-moi, son ego se tape les après coups.
Moi, je me trouve futile. Et oui, mesdammes messieurs, Makaio est complexé. Il ne s'aime pas, et ne s'aimera sans doute jamais. Il n'a pas confiance en lui - je radote. Il ne pourra jamais se pavaner dans les rues, essayer d'attirer les regards. Comme je l'ai dit, il n'est pas timide, il est juste discret. Ce n'est pas la même chose, pas du tout.
Je suis peut-être un peu spécial. Il n'y a qu'un Makaio dans ce monde.
   



its my life ★
Maka, viens. Le gamin était tiré par sa mère, qui traînait une valise de son autre main. Son visage était déterminé, assez furieux. Les sourcils froncés, les yeux rouges, la femme semblait s'être disputée - et je donnerai ma main à couper que l'inquisiteur de ses pleurs n'est rien d'autre que l'homme qui se tient au pied de la porte, saluant le petit. Makaio regarde donc son père une dernière fois, avant de se faire embarquer dans une voiture - sans doute un taxi, il n'y fait pas trop attention. A seulement six ans, voilà que ses parents se séparent - ils n'étaient pas mariés, au fond, cela n'impliquait rien d'administratif. Pour la garde du petit... Ils s'étaient mis d'un commun accord sur le fait qu'il valait mieux pour Makaio d'aller dans un endroit plus stable, plus confortable que ce que lui proposait son père. C'est simple ; les deux parents s'étaient disputés non seulement pour des soucis financiers, mais aussi pour une aventure extra-conjugale effectuée par le père - notez le fait qu'en utilisant le mot "aventure", cette erreur a un petit côté héroïque, assez fastidieux. Son père - que l'on nommera uniquement comme monsieur Noh, dépensait l'argent en trop dans des parties de jeux - enfin, surtout des paris. Bien entendu, à force de puiser dans le puits - avec fond -, il n'y avait plus rien. S'en suivit donc certaines dettes, mais aussi une histoire de confiance. C'était mort, maintenant. Sa mère, madame Jeo, ne reviendra jamais dans les bras de cet homme, il le savait. Son père n'était plus son père. Du moins, il ne le reverrait pas avant d'être majeur, diplômé et vacciné.   On ne reviendra plus ici, compris ? On quitte le pays. Sa voix était ferme, et il ne fallait pas être surdoué pour comprendre qu'elle lui ordonnait de ne pas remettre un seul pied ici. Le Laos lui plaisait, pourtant. Enfin, il n'en aurait sans doute plus aucun souvenir en grandissant - mais il aimait ce pays, il y avait ses amis, et son école. C'était un peu comme arracher ses racines à une plante - mais avait-il seulement son mot  dire ? Non. Il devait se taire et obéir, point. Il était un bon fils, et sa mère avait besoin de soutien - alors autant ne pas agir comme un idiot.

Makaio ! Makaio ! Attends-moi, bon sang !  Le Laotien ignorait avec superbe son ami, accélérant même le pas. Cela faisait quelques jours que ce dernier l'ignorait - il était donc temps pour lui de prendre sa revanche. Il ne comprenait pas pourquoi on l'ignorait ainsi - qu'avait-il fait ? Peut-être qu'il n'aurait pas dû l'inviter chez lui, peut-être qu'il n'aurait pas dû voir sa mère, seule, chez elle. Peut-être qu'il pensait qu'il était un fils à maman ? Pourtant, le voilà qui lui courait après, cherchant sans doute à s'excuser. Têtu comme une mule, l'adolescent de treize ans l'ignorait parfaitement. Ce type était son seul l'ami, et il l'avait ignoré, comme une pauvre me- poupée. C'était triste, et Makaio n'aimait pas les histoires tristes. Il s'était imaginé une centaine de scénarios, certains plus violents les uns que les autres. Les livres qu'il lisait ou que sa mère lui contait le soir devaient lui monter à la tête - et il ne pouvait rien y faire. Alors il poussa le garçon, qui s'était accroché à son bras. Fous-moi la paix.  C'était clair, net, et précis. Aussi tranchant qu'une lame de rasoir - Makaio montrait clairement son énervement. Et il était à deux doigts de lui faire bouffer sa baguette par les trous de nez. Ou bien le faire léviter - même si il n'y arrivait pas et que son "ami" risquait de tomber, au mieux, face contre le sol, au pire, dans le lac d'à côté.

Monsieeeeeeur, Makaio s'est encore transformé ! Qui a dit que de descendre d'une lignée d'Animagi était la chose la plus simple au monde ? Bon, personne ne l'a dit, mais, bref.  Ce n'était pas du tout une chose facile - ni aisée. Surtout lorsque l'on ne contrôle pas cette partie de nous. Et c'est ce qui arrivait souvent à Makaio, qui se transformait, se métamorphosait, sans le vouloir, en animal. Là, c'était une tortue - la dernière fois, c'était une chèvre. Autant vous dire que ce n'est pas facile, et que lorsque certaines situations délicates arrivent, et qu'il se transforme... C'est tout simplement ridicule. Makaio avait vingt ans, ses parents étaient séparés, il vivait avec sa mère - avant d'aller squatter les dortoirs de Wizasureru. Il n'avait pas participé à la guerre, ni aux conflits inter-scolaires qui mêlaient Poudlard et son Académie - il était jeune, il avait le temps de vivre, d'apprendre à maîtriser ses dons, mais surtout, de se faire un nom dans la sorcellerie. D'attraper une jolie femme - ou un joli homme -, faire sa vie, comme bon lui semble, en somme.