★ i'm blonde, i'm skinny, i'm rich, and i'm a little bit of a bitch ★
Solitaire. Toutes ces années passées enfermé dans sa chambre n’en ont pas fait quelqu’un de sociable. Ce n’est pas par plaisir qu’il reste seul, plus par habitude. Mais la chaleur humaine, les rires, les conversations, tout cela commence à lui manquer et il aimerait se rapprocher un peu plus des personnes qui l’entourent. Kwan peut sembler hors d’atteinte mais au final, il n’est pas très dur à cerner. Il s’agit juste d’un jeune homme perturbé qui ne sait pas vraiment s’intégrer dans la société et qui tente par tous les moyens de se faire respecter tel qu’il est, bien que sa propre situation le dérange. Désordonné. Pour ne pas dire bordélique à souhaits. Kwan n’est pas ménage, ses vêtements ne sont jamais repassés ni pliés, ses cours sont un vrai chantier mais tout ceci est un capharnaüm organisé, dans lequel il se retrouve et se sent bien. Intelligent. Il ne fait pourtant pas d’effort dans ses études. Il se contente de rester sur ses acquis, tant que ceux-ci lui permettent de passer ses examens sans problème. Avoir de bonnes notes en classe ou impressionner les professeurs, très peu pour lui. Pudique. Kwan ne fait pas partie de ces garçons qui montrent leur corps facilement. Et cela s’explique par les nombreuses cicatrices qui jonchent ses bras et l’une de ses jambes. Loyal. Lorsqu’il s’éprend de quelqu’un, il ne recule devant rien et fait tout pour satisfaire cette personne. La trahison ne fait pour l’instant pas partie de son vocabulaire, et il espère que cela n’arrivera jamais. Pessimiste. Sa vision des choses est parfois trop sombre, trop amère. La vie n’est tendre avec personne, alors il préfère ne pas se faire d’illusion. Ainsi, il évite d’être trop souvent déçu et peut chérir avec sincérité les agréables surprises que le quotidien tend à nous offrir parfois. Serviable. Rendre service aux autres, que cette aide soit publique ou faite en cachette, cela permet à Kwan de se sentir humain. Depuis sa première transformation, il ne se sent plus vraiment à sa place dans ce monde mais tente tant bien que mal de s’y faire une place. Il est déterminé à donner une image meilleure des loups garous, trop souvent généralisés comme des bêtes sans âmes. Lunatique. Il ne faut pas oublier que la nuit de sa morsure l’a énormément traumatisé au point de l’empêcher de parler pendant de nombreux mois. Kwan est particulièrement susceptible et sensible sur certains sujets qui peuvent le rendre plutôt violent, lui qui se montre calme la plupart du temps.

ambitieux - déterminé - maladroit - malin - silencieux - bourru - poudlarophobe
 


★ its my life ★
Immobile dans la neige, un jeune garçon observe les étoiles. Un calme pesant règne sur la forêt, comme si toute forme de vie l’avait déserté alors qu’une brise glaciale balaye les branches, courbées sous le poids de l’épaisse pellicule blanche. Le jeune garçon ne semble pas effrayer, comme s’il avait l’habitude de venir ici, pour admirer les étoiles. Il ferme les yeux, profitant de la solitude, profitant du silence. Mais la neige craque derrière lui, une respiration saccadée lui parvient. Son repos est troublé, une ombre se dessine dans la nuit, imparfaite, floue. Quelques instants s’écoulent, un face à face aux lourdes conséquences se déroule. Soudain, la bouche du garçon s’ouvre, comme s’il voulait crier, mais rien n’en sort. La peur se lie sur son visage, c’est trop tard. L’ombre s’est jeté sur lui, l’ombre s’est enfuie. Ne reste plus qu’un enfant, allongé sur le sol dur, couvert de neige. Des pleurs souillent ses joues rougies par le froid et la douleur. Il veut bouger, mais ne peux pas. Alors il reste là, les yeux fixés sur les étoiles, tandis que la neige se teinte peu à peu de rouge.

Des cris percent le silence, des faisceaux de lumière éclairent peu à peu les ténèbres. On se précipite vers le corps maculé de sang et de neige, on tente de stopper l’hémorragie et de ramener ce petit corps à la vie. Le garçon ouvre les yeux, dans un sursaut, et tente d’articuler quelques mots. Mais sa voix reste bloquée, elle reste bloquée et le rend muet. On peut lire sur ses lèvres un appel apeuré. Papa, papa. Voilà ce qu’il essaye de murmurer. Le sang coule toujours, il n’y a pas de temps à perdre. En quelques instants, tous les parasites ont disparu. La forêt retrouve son calme, pesant, effrayant. Le sang d’un enfant a coulé, forêt maudite.

Devant un lit, une femme est en larmes. Sa chair et son sang ont été retrouvé à temps, son enfant est sauf. Pourquoi ces larmes ? Pourquoi ces cris ? Les visages sont rembrunis, les plaies sont découvertes. Sur ses bras et sa jambe, des morsures. Certaines personnes n’y verront que des morsures d’un chien, un très gros chien. D’autres sont capables de déceler la différence, de comprendre les conséquences. La face livide du petit garçon ne trompe personne, il sait ce qu’il l’a attaqué, il sait ce qu’il l’attend. Un homme s’approche du lit, fixe tour à tour la femme en pleurs et l’enfant. Son regard dissipe les doutes, brise les espoirs.

Kwan, tu ne seras plus jamais le même maintenant.

☽ ☽
L’aurore illumine le ciel. Les ténèbres fuient devant sa clarté. Les cauchemars tombent, les rêves s’envolent. Mais la nuit viendra à nouveau, englobant le jour de sa sinistre obscurité. Couché sur son lit, le jeune homme est réveillé, mais refuse d’ouvrir les yeux. Il espère encore, il espère que tout ceci n’était qu’un rêve, que ce n’était que le fruit de son imagination fertile. Il veut pouvoir ouvrir les yeux et contempler la banalité de sa petite chambre, il veut pouvoir laisser son regard glisser sur un plafond et des murs blanchâtres, immaculés. Mais ce n’est qu’un rêve, un rêve éveillé. Alors il ouvre les yeux, et contemple la réalité. Une chambre sens dessus-dessous, ravagée lors de ses transformations. Sa chambre, l’antre d’une bête.

Être inoffensif qui se sent menacé. Être dangereux qui se sent meurtrier. Le jeune homme fuit le contact, refuse de sortir. Il se voit comme un monstre, ne peut se regarder dans un miroir. Sa famille ne le reconnaît plus, il s'est enfermé dans une bulle que lui seul peut crever. Le manque de chaleur humaine eu raison de lui. Pas à pas, le jeune homme est sorti de sa chambre. Petit à petit, il a tenté de communiquer avec sa famille, avec les personnes qui l'entouraient. Une bête que personne ne peut apprivoiser, une bête qu'il est le seul à pouvoir maîtriser.

Une lettre est arrivée. L'angoisse naissante. Il est temps pour le jeune homme de partir de chez lui. Il est temps de briser ce cocon de sécurité qu'il s'est créé. Une école dans laquelle il devra cacher sa véritable nature. Une école dans laquelle ennemis et amis se côtoieront tous les jours. Plus de chaleur maternelle. Plus de présence paternelle rassurante. Comme lâché dans la nature, il devra s’accommoder à son nouveau mode de vie. Sorcier et loup-garou.

Bienvenue à Wizasureru, Yun Kwan.