i'm blonde, i'm skinny, i'm rich, and i'm a little bit of a bitch ★

On dit de moi que je suis légèrement asocial... Je ne sais pas si asocial est le bon mot. Certes, dès mon arrivée à Wizasureru, je me suis tout de suite tenu à l'écart des autres élèves, et ce, volontairement. Mais cela n'a vraiment rien à voir avec le fait que je ne veuille pas aller vers les autres. Au contraire... J'aimerais même beaucoup pouvoir interagir plus souvent avec mes camarades. Être seul, ce n'est jamais bon. Et c'est douloureux... Seulement, ma condition m'en empêche... Je suis constamment angoissé à l'idée que l'on puisse découvrir qui je suis vraiment et, depuis cette fameuse nuit de janvier 2048, on a toujours essayé de me tenir éloigner des autres, de peur que je ne révèle mon état. Il en allait de ma propre sécurité comme se tuaient à me le répéter mes parents. Alors, au fil des années, j'ai fini par m'y faire. Je suis devenu quelqu'un de solitaire et distant. Je tente d'y remédier parfois, de faire des efforts... Parce que si être trop proche de quelqu'un pourrait éveiller des soupçons quand à ma nature de loup garou, fuir les autres n'est pas non plus la meilleure des solutions. Cependant, j'ai énormément de mal... Beaucoup de mal à accorder ma confiance à quelqu'un. Méfiant, je suis constamment sur mes gardes. Je ne dirais pas que je vois le mal partout mais il me faut du temps... Du temps pour porter un jugement quant à une situation ou même une personne. Parce que oui... Même si je me méfie de tout et de rien, je ne m'arrête pas aux « on dit » pour me forger une opinion sur quelqu'un. Je suis tolérant quand il s'agit des autres. Je le suis beaucoup moins lorsqu'il s'agit de moi ou de ce que je suis devenu, cela dit... Alors, à m'entendre, on pourrait croire que je me déteste. On le pourrait, c'est vrai... Mais ce n'est pas complètement le cas. Je déteste seulement cette chose abominable qui vit en moi. Cette chose qui fait de moi quelqu'un d'instable, de tourmenté... Néanmoins, malgré tout cela, j'essaye de faire bonne figure. D'ailleurs, d'après certains professeurs de l'école, je suis quelqu'un de persévérant. Je ne sais pas exactement si ils font allusion à mon problème et à tout ce que j'ai dû affronter à cause de celui-ci, jusqu'à maintenant, ou si c'est le fait que je fasse preuve d'acharnement et de sérieux dans mes études afin de rattraper mes piètres résultats qui les a poussé à croire une telle chose. Mais, d'après ce que j'ai pu comprendre, c'est cette qualité qui m'a propulsé au rang de préfet en chef des Kenmei. Je ne vous cache pas que j'ai toujours pensé que d'autres auraient nettement plus mérité d'être à ma place. Du coup, j'essaye vraiment de faire de mon mieux pour représenter mes camarades comme il se doit afin de me sentir un peu plus digne du rang que l'on m'a assigné. Je ne sais pas si je suis sur la bonne voie... L'autorité, ce n'est franchement pas mon fort. De ce fait, il m'arrive parfois de me montrer un peu trop souple ou de laisser passer quelques pitreries. De nature conciliant, je suis plus du genre à prôner l'entente entre les parties et j'évite d'imposer mes propres opinions afin d'éviter les disputes. Oh, bien sûr... On m'a à de nombreuses reprises reproché de me montrer trop « gentil » ou de ne pas faire preuve de plus d'autorité. C'est le cas de ma très chère amie et préfète des Kenmei, Truong Linh, d'ailleurs... Mais, que je ne me montre pas plus autoritaire envers mes camarades, ne veut pas forcément dire que je me laisse marcher dessus. Je suis quelqu'un de nerveux et impulsif. Dans certaines situations, j'ai beaucoup de mal à me maîtriser et, même si jusqu'à aujourd'hui cela ne m'est pas souvent arrivé, je peux parfois me montrer un tantinet – pour ne pas dire beaucoup - exécrable...



its my life ★

25 mai 2037 – Japon – Tokyo. Un coup de foudre... C'est ce que Uesugi Makoto et Inoue Aiko ressentirent l'un pour l'autre la première fois qu'ils se rencontrèrent. En tout cas, c'est ce que maman me répondit lorsque, poussé par ma curiosité, je lui avais demandé comment elle et papa étaient tombés amoureux. Apparemment, cela s'était déroulé dans la petite librairie de quartier dont mon père était propriétaire. Une librairie spécialisée dans le domaine du fantastique et tout ce qui se rapportait à la magie... Car oui, il semblait que Makoto était fasciné par tout ce qui touchait de près ou de loin au surnaturel. Quant à elle, Aiko, excellente sorcière chargée des relations publiques avec les moldus au sein du Ministère japonais de la magie, ne cachait pas qu'elle appréciait beaucoup ces êtres dépourvus de pouvoirs magiques qu'elle avait étudié pendant de nombreuses années et autour desquelles reposait à présent son métier. Une rencontre qui semblait donc être inévitable. En tout cas, c'est ce que tous les deux pensaient. Ils étaient fait l'un pour l'autre et ils devaient se rencontrer. Cela ne faisait aucun doute... Le destin, vous voyez ? C'est donc tout naturellement que, suite à quelques mois de relation, mon père demanda ma mère en mariage. Et même après que cette dernière ai révélé à son fiancé sa véritable nature, les sentiments de ce dernier ne différèrent en rien et ils finirent par se marier...

14 novembre 2039 – Japon - Tokyo. Une journée complètement banale pour la grande majorité des tokyoïtes.  Il était à peine neuf heures du matin et, pourtant, les rues de la ville commençaient déjà à se remplir. Dehors, on pouvait apercevoir des mamans accompagnant leur progéniture à l'école, des hommes d'affaires mallette à la main qui se rendaient sur leur lieu de travail, des étudiants qui empruntaient le chemin de l'université ou quelques petites vieilles dames qui, un sourire accroché au visage, s'étaient levées tôt afin de faire quelques emplettes sur le grand marché de la ville. Oui... Une journée tout ce qu'il y a de plus ordinaire dans la vie d'un tokyoïte. Et c'est pendant cette journée, précisément, que je décidai de pointer le bout de mon nez. Enfin, décidai... Tout était relatif. Cela faisait certainement une heure, peut-être deux, que maman avait passé la phase de transition et, pourtant, toujours aucune trace de mon joli minois. A croire que, même avant d'avoir pris ma première bouffée d'air frais, j'avais déjà senti que ma vie ne serait qu'une succession de mésaventures désastreuses et que, tout ce que je désirais, c'était rester dans cet endroit dans lequel je me sentais en sécurité... Et ni les cris de ma mère menaçant les infirmières ou même l'impatience dont faisait preuve mon père ne semblaient y faire puisque ce n'est qu'au bout de quinze bonnes heures de travail acharné que je daignai venir au monde...

15 janvier 2048 – Japon – Tokyo. Je me rappelle de cette journée comme si c'était hier. Tout... Je n'ai oublié aucun détail. Pourtant, cela remonte à une quinzaine d'années. Et je n'avais que huit ans... Mais, vous savez ?! Ce genre de choses, ça ne s'oublie pas. Comment le pourrais-je ? Après tout, c'est ce jour là que ma vie a basculé du tout au tout... C'est ce jour là que, la nuit tombée, elle a complètement viré au cauchemar. Oh non... Je ne parle pas de ce monstre sous le lit dont la plupart des enfants tentent de se cacher lorsque l'heure de se laisser aller aux bras de Morphée vient de sonner. Je parle d'un vrai cauchemar. Ce genre de cauchemar bien réel qui, le lendemain au réveil, se poursuit et dont on sait qu'il n'aura jamais de fin... Un loup garou. Voila à quoi se résume ce cauchemar. à un putain de loup garou. Ce soir là, j'avais été réveillé en sursaut par le bruit de la fenêtre de ma chambre qui venait de voler en éclats. Et, à peine avais-je ouvert les yeux que je l'aperçus, devant moi. Par la suite, tout se déroula plutôt rapidement. Un hurlement, des bruits de meubles et objets venant s'écraser sur le sol suivis de bruits de pas précipités puis la perte de conscience totale... Lorsque je me réveillais plusieurs jours après, dans l'une des chambres de l’hôpital japonais où étaient soignées toutes les pathologies et blessures magiques, je sus que plus rien ne serait comme avant... Au début, je pensais tout de même qu'il ne s'agirait que de simples blessures physiques qui ne me quitteraient plus : ce teint pâle que je me coltinais lorsqu'une pleine lune arrivait et cette cicatrice, vestige de la morsure que j'avais subi... Quant à mes parents, ces derniers mirent tout en œuvre pour que je n'eus pas à supporter cette terrible vérité qui faisait de moi un monstre. Ce fut d'ailleurs plutôt facile pour eux, dans un premier temps. Une potion tue-loup administrée en période de pleine lune, un simple verrou apposé à la porte de ma chambre et quelques sortilèges de silence suffisaient à me maîtriser lors de mes transformations. Ensuite, les lendemains de pleine lune, c'était comme si rien ne s'était passé... Mais tout cela ne dura qu'un temps. Les années passèrent et ma puissance lors de mes transformations décupla. Une chambre ne suffisait plus à me tenir à l'écart lorsque je devenais à mon tour cette créature dépourvue de conscience, si bien qu'ils ne purent me cacher la vérité plus longtemps... Nous finîmes alors par déménager, mes parents jugeant trop dangereux, aussi bien pour moi que pour autrui, que l'on continue de vivre au sein même de la société. Et jusqu'à mon entrée à Wizasureru, je restai cloîtré dans cette nouvelle maison au fin fond de la campagne japonaise, que finirent par acquérir mes parents, n'ayant pour éducation que celle qu'ils pouvaient me fournir...

Septembre 2057 à Juin 2063 – Wizasureru. Lorsque je fis ma première rentrée à Wizasureru, la situation ne s'arrangea pas pour autant. Ma condition de loup-garou fit que, pour protéger les autres élèves et parce que j'avais peur que l'on découvre ma vraie nature, je préférai me tenir volontairement à l'écart. Le souvenir de la guerre opposant les sorciers de Maryoku et les loups-garou étant encore trop présent, il en allait donc de mon propre bien que mon état reste secret. Et cela demeurait d'autant plus vrai qu'une nouvelle guerre, opposant cette fois-ci mes « semblables » aux sorciers de Poudlard, éclata alors que je venais d'entamer ma deuxième année. Si être un loup garou était déjà mal vu à la base, il était clair qu'en être un à présent s'apparentait à une abomination... Pourtant, et même si je restais angoissé à l'idée que l'on puisse découvrir quelle créature abominable j'étais vraiment, je m'efforçai de poursuivre ma scolarité, mettant tout en œuvre pour réussir mes années...

Septembre 2063 - Wizasureru. C'est ma dernière année à Wizasureru... Nommé préfet en chef (ce qui a d'ailleurs provoqué de vives réactions chez mes camarades), je tente toujours et avec difficulté de cacher ma vraie nature au reste de l'école. C'est difficile dans le sens où, en tant que « représentant » de la maison Kenmei, tous les regards sont braqués sur moi. Et c'est toujours aussi douloureux et affreux... Affreux de ne pas être maître de soi-même, même si cela ne dure que quelques heures. Affreux de savoir qu'une fois par mois on devient cet être méprisable assoiffé de sang et de chair humaine contre sa volonté. Affreux de se dire qu'on a peut-être un jour déjà commis cet acte impardonnable en ôtant la vie de quelqu'un mais qu'on ne s'en souvient tout simplement pas... Quoique non. Le plus affreux dans tout ça c'est d'avoir à supporter ce fardeau sans pouvoir se confier à quelqu'un de peur des représailles. Ouais... Je crois que c'est ça le plus affreux...