i'm blonde, i'm skinny, i'm rich, and i'm a little bit of a bitch ★ Je suis parfaite, totalement parfaite. Mais en même temps, ce n'est pas comme si c'était étrange, je suis une Truong, après tout. Oui, vous avez bien lu, je viens de cette famille vietnamienne si connue. Mon sang est pur, et j'en suis particulièrement fière. Ce n'est pas que je méprise les né-moldus et les sangs mêlés, mais un peu quand même. Enfin, je veux dire, quand on naît avec des moldus dans sa famille, on a pas de quoi de se vanter, c'est un peu une honte, excusez moi le terme. En parlant de honte, si vous avez décidé de faire un tour près des poubelles, vous avez dû croiser la maison Yuukan, spécialisée dans le ramassage de déchets. La preuve : ils ont emporté mon frangin avec eux.

Sinon, il faut bien avouer que je suis largement supérieure à une bonne partie de cette école. Les Kenmei sont ma famille, et je les protège coûte que coûte. Pour moi, il n'existe aucune alliance, et je prends la guerre des maisons très au sérieux. à tel point que je suis préfète de ma propre maison, et que j'incite régulièrement les autres Kenmei à affirmer leur supériorité. Après tout, smart is the new sexy. Parce que dans la vie, il faut viser haut, toujours plus haut, et moi, je me vois clairement en train de porter la coupe des maisons.

Je n'ai pas énormément d'amis, car je ne suis pas réputée pour être une personne agréable ou sociable. Je ne traîne qu'avec le must du must. Ceux qui en valent la peine. Autant dire, aucune des autres maisons. Et encore moins, ceux qui viennent de Poudlard. Je ne comprends vraiment pas cette idée de fusion. Ils pouvaient pas rester chez eux, hein ? Non, ils devaient venir nous envahir.

Je reste une fille réfléchie. Je ne me jette pas dans la fosse aux lions sans y avoir réfléchi à deux fois, et sans avoir non plus émis l'hypothèse que quelqu'un le fasse à ma place. Généralement, je ramène d'excellentes notes, et la magie est vraiment quelque chose de naturel chez moi. Je travaille énormément pour être la meilleure partout. Mes professeurs m'ont toujours adoré. C'est d'ailleurs en parti pour cela que je suis préfète des Kenmei.

Aussi, mais ne le dites pas trop autour de vous, il m'arrive très exceptionnellement de me montrer gentille. Mais inutile de vous exciter, en vous disant que je vous offrirai un cadeau pour votre anniversaire, ou que je m'extasierai devant la photo de votre nièce. Non. Rien de tout cela. Avec mes amis, mes véritables amis, les meilleurs, les Kenmei, je peux devenir une aide quand il s'agit d'étudier. Vous êtes un Kenmei, et vous avez envie de progresser ? Si vous n'avez pas peur de mes airs tyranniques, alors je vous aiderai. Ne vous imaginez pas que je vous laisserai copier mes devoirs, hein. Il faudra mériter mon aide. Aussi, je peux me montrer être une vraie justicière, quand il s'agit de défendre mes camarades à l'uniforme bleu, bien sûr. Et je peux devenir une vraie pimbêche quand je dois écraser les autres maisons, bien sûr.

   



its my life ★ Seule. Je me sentais si seule. J'étais si jeune, innocente. Tout le monde m'enviait pour mon nom. Truong. Qu'est ce que j'avais de différent ? Je ne m'en rendais pas compte. Mon nom inspirait l'envie, la crainte, le respect ou la haine. Ce nom semblait être un fardeau interminable, me coulant dans les abysses d'une vie sans figure paternelle, ni maternelle. J'avais tout ce que je désirais, dès que je le demandais. Sauf mes parents. Ils n'ont pas été là le jour où j'ai montré les premiers signes de mes pouvoirs, ni le jour où on m'a coupé ma longue crinière de princesse. Certains Noëls se sont passés sans eux. Je ne comprenais pas en quoi on pouvait m'envier, vouloir ma vie, cette vie de solitude.

En réalité, je n'étais pas si seule. Car la vie avait offert non pas un nouveau né aux Truong, mais deux. J'étais née avec un frère jumeau, qui avait perçu ce nouveau monde quelques secondes avant moi. Luan. Il était tout pour moi, il était ma bouée de sauvetage, celui avec qui je pouvais m'amuser pendant des heures. Je n'avais que lui. Bien sûr, il nous est arrivé de nous battre. Il me tirait les cheveux, et je lui mordais le bras, et on finissait par nous séparer, les joues rouge de honte. Et puis, comme si de rien n'était, on se blottissait l'un contre l'autre. Luan était tout. Combien de fois m'était-il arrivé de me glisser dans son lit, le soir ? Combien d'histoires nous étions-nous raconter, espérant que nos parents rentreraient plus tôt ? J'aimais tellement Luan. Il était mon reflet au masculin. Quand il était triste, j'avais envie de m'effondrer en larmes. Quand il était malade, mon ventre se tordait de douleur. Quand il était heureux, les plus interminables fous rires me secouaient. Je ne pouvais pas vivre sans lui.


« nous sommes fiers de toi, Linh. » Reconnaissance. Pour la première fois de ma vie, mes parents me témoignaient une certaine fierté. Ils me remarquaient. J'étais si heureuse, gonflée d'espoir. Il m'en fallait plus, je ne pouvais pas me permettre de les laisser repartir. Alors je redoublais d'effort. Je me cultivais, je lisais les livres que me confiait mon père, je me montrais bonne cuisinière. Je lisais déjà énormément de choses en rapport avec la magie, et j'attendais avec impatience de pouvoir intégrer l'école, et montrer ce que je savais faire.

Mon frère, quant à lui, restait là, à me regarder. Il ne faisait rien. Il me fixait, seulement. J'avais envie de le secouer, de lui dire de faire de son mieux. Mais non. Malheureusement pour lui, je voulais survivre, même si le prix à payer était de laisser Luan derrière moi. J'étais une Truong, avec des valeurs de dignité à défendre. De plus, j'étais une fille, j'allais perdre le nom des Truong, en me mariant. C'était à Luan de bouger, de montrer ce dont il était capable. Mais, il restait derrière, inerte face aux remarques de mes parents. Si bien que je me joignais à eux. Plus les années passaient, plus il devenait une honte. Je ne pouvais plus croiser son regard sans me dire qu'il serait celui qui ferait couler le sang du scandale sur notre famille. Conformément aux valeurs familiales, la lanterne m'envoya chez les Kenmei, alors que mon frère rejoignit les Yuukan. Cela scella notre séparation, de façon définitive.

Les Truong était trois choses : des sorciers, de sang pur, qui avaient rejoint Kenmei. Luan était venu rompre cette tradition, se rebellant, pour faire son intéressant. Je ne comprenais pas, je le détestais. Il n'était plus mon frère.


J'étais une bonne, voire une excellente sorcière. J'étudiais avec acharnement pour pouvoir obtenir les meilleurs notes, les faveurs de mes professeurs, ainsi que l'admiration et la confiance des élèves de ma maison. Personne n'aurait pu me jalouser, ni me reprocher ce fait. Je me donnais à 100% dans mes études, j'aidais les autres Kenmei à faire leurs devoirs. J'étais une figure respectée. Mes parents m'envoyaient régulièrement des lettres, grâce à un des vieux hiboux de l'école, pour me dire de persévérer. Généralement, ils mettaient une petite note pour Luan en bas de la lettre « Baisers à toi, et ton frère ». Mais je m'en fichais, je n'allais pas aller lui faire la conversation juste pour cela, et il n'avait qu'à réparer ses erreurs, et reprendre contact avec papa et maman par lui-même.

Cette année, j'ai reçu le brassart bleu. Je suis devenue préfète des Kenmei, et j'ai appris par la même occasion que Luan était devenu celui des Yuukan. Encore une façon de me provoquer, mais je ne lui en tiendrai pas rigueur, car il n'existe plus à mes yeux. De plus, je suis une très bonne amie du préfet en chef, Sei. Honnêtement, je ne comprends pas pourquoi tout le monde se moque de lui, et je me battrai d'arrache-pied pour le protéger. De cette façon, Kenmei restera une maison soudée, et bientôt, vous nous verrez porter la coupe des maisons. Car, je ne ferai preuve d'aucune pitié, j'écraserai les élèves des maisons adverses sans pitié. Surtout les Yuukan. Surtout mon frère.

« C'est le dernier avertissement », et je le perforerai avec mes talons.